Chaque auteurice a ses petites spécificités, ses points forts et ses points faibles qui lui appartiennent. 

Néanmoins, les auteurices débutant·es ont tendance à faire des erreurs récurrentes, qui sont liées au manque d’expérience plus qu’à des caractéristiques personnelles. 

Si vous cherchez à écrire votre premier livre, il est probable que vous tombiez dans l’un de ces pièges. En soi, rien de grave ! Il faut bien faire quelques erreurs pour progresser. 

Mais sans conscientiser la difficulté, on peut s’y enliser et finir par se décourager. 

Je vous propose donc de passer en revue les erreurs les plus fréquentes des auteurs et autrices débutantes, en vous suggérant quelques pistes pour les éviter.

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Quelles sont les erreurs fréquentes a éviter quand on écrit un livre ?

Voici la liste des erreurs les plus fréquentes des auteurs et autrices débutantes :

1. Ignorer la Planification
2. Faire de l’écriture une corvée
3. S’autojuger trop sévèrement
4. Négliger la relecture et le travail d’édition 
5. Passer trop de temps sur la relecture
6. Écrire de manière irrégulière
7. Copier au lieu de s’inspirer
8. Écrire uniquement pour soi
9. Vouloir écrire un chef-d’oeuvre 
10. Rester dans sa zone de confort 

Erreur 1 : Ignorer la Planification

Lorsque l’on se lance dans l’écriture d’un livre, on est souvent super enthousiaste : on sent qu’on tient une bonne idée et on a hâte qu’elle prenne vie sur le papier (ou dans notre fichier Word).

Il est donc extrêmement tentant de plonger directement dans le vif du sujet. 

Mais cette approche peut souvent mener à des impasses et à une perte de temps ultérieure : une fois qu’est passé l’élan du tout début, vous vous retrouvez incertain·e et député·e, sans savoir dans quelle direction aller. 

Comment y remédier ?

La planification est essentielle pour tout type de livre. Avant de commencer à écrire, prenez le temps de réfléchir à la structure générale de votre livre. Il ne s’agit pas de tout définir à l’avance, mais d’avoir une idée globale de l’itinéraire que vous allez emprunter. 

Posez-vous des questions comme :

• Quel est le message principal que je veux transmettre à travers ce livre ?
• Qui est mon public cible ? Qui pourrait avoir envie de lire ce que je vais écrire ?
• A quel genre appartiendra mon livre ? Je présente les principaux genres littéraires dans cet article.
• Quelle sera la progression logique de mon contenu ?

Une fois que vous aurez une idée à peu près claire de la structure, établissez un plan détaillé. Vous pouvez le faire sous forme de table des matières avec des titres de chapitres et des sous-chapitres. Ce plan va bien évidemment évoluer, et ce n’est pas grave. Il faut bien commencer quelque part. Il vous aidera à rester concentré·e et à ne pas céder à la panique quand vous buterez sur un obstacle. 

La planification ne se limite pas à la structure du livre. Vous pouvez également établir un emploi du temps d’écriture pour vous-même. Trouvez votre fréquence d’écriture idéale et fixez-vous des objectifs hebdomadaires ou mensuels, par exemple en termes de mots à écrire ou de temps d’écriture. Cela vous permettra de maintenir une discipline d’écriture régulière.

Je vous en conjure, ne négligez pas la planification de votre livre. C’est le socle sur lequel repose tout le processus d’écriture. En ayant une vision claire de votre projet, vous éviterez de vous perdre en cours de route et vous augmentez vos chances de mener votre livre à bien.

Pour débuter la planification de votre projet de livre, vous pouvez télécharger gratuitement le cahier d’exercices imprimable.

Vous trouverez plus d’informations sur les toutes premières étapes de l’écriture d’un livre dans cet article.

Erreur 2 : Faire de l’écriture une corvée

Cette erreur est extrêmement fréquente, très pernicieuse et pourtant facile à éviter : beaucoup d’écrivain·es débutant·es ou chevronné·es transforment l’acte d’écrire en une tâche fastidieuse. Iels disent “oh la la, je dois écrire”, et s’enferment dans une logique culpabilisatrice, comme si c’était une obligation ou une contrainte, alors que personne ne les force à écrire. 

Lorsque l’écriture devient une corvée… on a logiquement envie de l’éviter. 

Comment y remédier ?

• Trouvez du plaisir dans l’écriture : Rappelez-vous pourquoi vous avez décidé d’écrire en premier lieu. A priori, personne ne vous y oblige. Cherchez la passion qui vous anime et essayez de mettre l’accent sur la joie que procure l’acte de création. 
• Relâchez la pression : Ne vous mettez pas trop de pression. Désolée d’être porteuse de mauvaises nouvelles, mais je dois vous annoncer que vous n’allez probablement pas écrire un chef-d’œuvre à chaque séance. Laissez-vous le droit d’écrire mal, maladroitement, de faire des erreurs et d’apprendre en cours de route.
• Fixez des objectifs réalisables : Établissez des objectifs d’écriture réalistes, à la fois en termes de nombre de mots et de fréquence. Il faut trouver votre fréquence d’écriture idéale. Pas la peine d’essayer de vous forcer à écrire tous les jours si ce n’est pas réaliste pour vous. Il vaut mieux écrire une fois par semaine et vous y tenir. 
• Créez un environnement d’écriture agréable : si vous le pouvez, trouvez ou aménagez un espace où vous aimez écrire. Faites-vous une bonne tasse de café ou de thé, mettez-vous à l’aise. 
• Célébrez vos petites réussites : Chaque fois que vous atteignez un objectif d’écriture, prenez un moment pour célébrer votre accomplissement, même s’il n’est pas énorme. Ecrire est un plaisir, mais c’est un plaisir exigeant, et vous pouvez être fier·e de vous quand vous parvenez à y accorder du temps. 

Erreur 3 : se juger trop durement

L’autocritique est une épée à double tranchant, en particulier pour les auteur·ices débutant·es. Oui, un minutieux travail de révision est essentiel pour améliorer la qualité de votre écriture et de votre manuscrit mais très souvent, un excès d’autocritique vous paralyse votre et entrave votre processus d’écriture. 

Par exemple, si vous vous trouvez nul·le à pleurer a chaque fois que vous vous relisez, vous allez avoir du mal à nourrir l’élan nécessaire pour finir votre manuscrit. 

Comment y remédier ?

• Concentrez-vous sur la production, pas la relecture : Lorsque vous écrivez un premier jet, concentrez-vous sur l’acte d’écriture lui-même sans vous laisser distraire par l’autocritique. Avant de relire, il faut déjà produire.
• Obtenez des compliments de tiers bienveillants : si vous avez besoin d’encouragements, partagez votre travail avec d’autres écrivain·es, ami·es, ou membres de votre famille en qui vous avez confiance et demandez-leur de vous aider. Vous pouvez leur dire ouvertement que vous avez besoin de prendre confiance en vous. Parfois, on a besoin que d’autres nous rassurent, et nous disent à quel point on est génial·e. C’est humain. 

Erreur 4 : Négliger la relecture et le travail d’édition

Voilà, après des semaines, des mois voire des années d’efforts, vous avez enfin mis le point final à votre manuscrit. Grande est la tentation de vous en débarrasser en l’envoyant tel quel à des maisons d’édition … Mais ne faites surtout pas ça.

Le premier jet est une sorte de brouillon. Relire calmement votre manuscrit est une étape impérative pour qu’il accède à son plein potentiel et fait partie des étapes incontournables de l’écriture d’un livre.

Comment y remédier ?

• Donnez-vous du temps entre l’écriture et la relecture : Après avoir terminé votre premier jet, prenez de la distance. Laissez reposer votre manuscrit pendant un certain temps (quelques jours à quelques semaines) pour vous détacher de votre travail. Vous allez voir, ça fait du bien de penser a autre chose ! Cette distance vous permettra de voir votre texte avec un œil frais lors de la relecture.
• Révisez la structure et la logique : Lors de la première relecture, ne vous perdez pas dans les détails et n’essayez pas de traquer chaque faute d’orthographe ou chaque petite coquille. Concentrez-vous sur la structure de votre livre. Assurez-vous que le début, le milieu et la fin sont cohérents. Vérifiez que vos idées s’enchaînent logiquement et que votre histoire (ou votre propos) a du sens.
• Corrigez les erreurs de base : Recherchez des erreurs courantes telles que les fautes d’orthographe, de grammaire et de ponctuation. Utilisez des outils de correction orthographique, mais ne vous fiez pas uniquement à eux. Les erreurs peuvent passer inaperçues. Dressez une liste de vos erreurs les plus courantes (répétitions, facilités stylistiques, usages inappropriés…).
• Supprimez ce qui n’apporte rien : Soyez prêt à couper des passages qui n’ajoutent pas à l’histoire ou au message de votre livre. 
• Sollicitez des retours extérieurs : Faites appel à d’autres personnes pour vous aider dans la relecture et l’édition. Les éditeur·ices, les bêta-lecteur·ices ou même des ami·es de confiance peuvent fournir des retours précieux.

Erreur 5 : Passer trop de temps sur la relecture

Cette erreur est en quelque sorte le symétrique de la précédente. Passer des heures, voire des jours, à retravailler minutieusement chaque phrase va finir par vous bloquer et inhiber votre créativité. 

Le plus gros problème, c’est quand vous relisez votre manuscrit anxieusement avant d’en avoir écrit une portion suffisante, et que vous travaillez, retravaillez, re-retravaillez inlassablement les 10 premières pages au lieu d’avancer. 

Comment y remédier ?

• Distinguez l’écriture de la relecture : Établissez une distinction claire entre l’acte d’écrire et celui de relire. Lorsque vous écrivez, concentrez-vous sur la création, sans vous soucier de la perfection. 
• Terminez votre premier jet : votre priorité absolue doit être d’achever un premier jet. Il sera imparfait. C’est OK. L’objectif est de terminer le manuscrit. Vous vous relirez plus tard.
• Demandez de l’aide extérieure : Au lieu de relire et de réviser continuellement par vous-même, faites appel à des bêta-lecteur·ices ou des éditeur·ices pour obtenir des retours constructifs. Leurs commentaires peuvent grandement contribuer à améliorer votre œuvre.
• Fixez des objectifs de relecture : Avant de commencer une relecture, établissez des objectifs spécifiques, comme la recherche de fautes de grammaire, de structure ou de cohérence. Cela vous aidera à rester concentré·e sur ce qui compte le plus, sans vous perdre dans des corrections sans fin.

Erreur 6 : Écrire trop peu

Je suis la première à dire qu’on ne peut pas toujours maintenir une discipline d’écriture totalement inflexible et qu’il faut faire preuve de souplesse. Mais c’est vrai aussi que si vous écrivez trop peu souvent, concrètement, vous allez peiner à avancer dans votre manuscrit.  

En plus, écrire de manière sporadique vous fait perdre du temps, parce que vous devez vous “remettre” dans l’écriture a chaque fois.

Comment y remédier ?

• Établissez un calendrier d’écriture : Planifiez des sessions d’écriture régulières, qu’il s’agisse de tous les jours (je ne le recommande pas, c’est trop ambitieux), de quelques jours par semaine ou de chaque week-end. L’important est de rester pragmatique. Prenez en compte vos contraintes personnelles, professionnelles et familiales.
• Trouvez votre créneau horaire idéal : Identifiez les moments de la journée où vous êtes le plus réveillé·e et concentrez votre écriture pendant ces plages horaires.
• Parlez de votre projet de livre : n’hésitez pas à dire autour de vous que vous écrivez un livre. Oui, je sais, ça fait peur de le dire publiquement. Mais justement : une fois que vous vous serez engagé·e auprès de vos proches, et qu’iels vous demanderont régulièrement des nouvelles, vous aurez bien plus d’incitation à vous y mettre que si vous écrivez dans le secret. 
• Différenciez la phase d’idéation de la rédaction : quand vous avez une idée, notez-la immédiatement. Au moment de vous mettre à rédiger, vous aurez une liste d’idées dans laquelle piocher. C’est beaucoup plus facile de se mettre à écrire quand on sait ce sur quoi va porter la séance de travail. 

Erreur 7 : Copier au lieu de s’inspirer

C’est inévitable et même très chouette d’admirer le style d’autres écrivain·es.

Le problème, c’est qu’on peut avoir tendance à imiter un style qui nous plait, au lieu de trouver le nôtre. 

Comment y remédier ?

• Lisez différent·es auteur·ices : essayez d’explorer un large éventail de styles littéraires. Plus vous lisez, plus vous vous exposez à la diversité des voix et des techniques.
• Identifiez ce qui vous inspire : Lorsque vous lisez un livre ou un article qui vous enthousiasme, prenez note des aspects spécifiques du travail d’un·e auteur·ice qui vous inspirent. Est-ce sa façon de créer des personnages, de construire des dialogues ou de décrire des paysages ? Est-ce la précision du langage ? La force de l’arc narratif ? Identifiez ces éléments.
• Trouvez votre authenticité : La clé est de rester authentique. Bon, c’est plus facile a dire qu’a faire. Essayez de garder en tête ce qui vous conduit à écrire. Qu’essayez-vous d’exprimer ou d’apporter au monde ? En quoi cela se distingue-t-il de ce qui se fait déjà dans la littérature ? 

Erreur 8 : Écrire uniquement pour soi

Lorsqu’on débute dans l’écriture, on peut se laisser emporter par le besoin de s’exprimer sans penser aux lecteur·ices. 

Le souci, c’est que le manuscrit peut devenir ennuyeux, ou impossible à suivre. 

Comment y remédier ?

• Identifiez votre public cible : Avant de commencer à écrire, déterminez qui est votre public. Pas la peine d’aller dans un niveau de détail absurde, mais essayez juste de réfléchir à qui sont les personnes susceptibles de lire votre livre, et pourquoi. 
• Écoutez les retours de vos lecteur·ices : quand vous obtenez des retours extérieurs sur votre travail, soyez particulièrement attentif·ve aux retours du genre “je n’ai pas compris”, “je n’ai pas bien suivi quand…”. N’expliquez pas à la personne qu’elle aurait dû lire avec plus d’attention. Si elle n’a pas compris, c’est probablement que vous n’étiez pas très clair·e (je parle d’expérience !). 

Erreur 9 : Vouloir écrire un chef-d’œuvre

On entend souvent qu’il faut choisir un sujet qui nous tient très à cœur pour le premier livre. Je ne suis pas complètement d’accord. Dans l’idéal, vous devez trouver un sujet qui vous enthousiasme et vous plait, mais qui vous paraît accessible, et sur lequel vous acceptez de produire un manuscrit qui ne sera pas parfait.  

Si vous vous mettez en tête de produire un chef-d’œuvre, vous vous mettez une pression inutile et vous risquez de vous décourager.

Comment y remédier ?

• Choisissez un sujet et un projet accessibles : quand vous définissez votre projet de livre, essayez de choisir un thème et un format qui ne vous mettent pas une pression monstre.
• Soyez réaliste : écrire un livre est déjà un exploit en soi, alors ne vous attendez pas à écrire le prochain best-seller dès le départ.
• Célébrez les petites victoires : Plutôt que de viser un chef-d’œuvre ultime, célébrez chaque petite victoire dans votre parcours d’écriture. Cela peut être la rédaction d’un chapitre, l’obtention de commentaires positifs, ou la fin de la première ébauche.
• Ne vous comparez pas : Évitez de vous comparer constamment à d’autres auteur·ices qui vous paraissent avoir déjà “réussi”. Chaque auteur·ice a son propre parcours et on se sent presque tous·tes illégitimes !
• Donnez-vous la permission d’écrire “mal” : Dans le processus de rédaction, il est essentiel de donner libre cours à votre créativité, même si cela signifie écrire de manière imparfaite ou brouillonne. Vous pourrez toujours peaufiner et réviser plus tard.
• Continuez à écrire : La seule façon de progresser est de continuer à écrire. Il n’y a pas de raccourci. 

Erreur 10 : Rester dans sa zone de confort

Lorsque vous écrivez, vous aurez envie de vous tourner vers des sujets, des styles ou des genres familiers qui vous mettent à l’aise. 

Mais cette tendance à rester dans votre zone de confort peut entraver votre développement en tant qu’auteur·ice : pour progresser, il faut parfois tenter d’autres approches, se frotter à d’autres genres ou d’autres styles… 

Comment y remédier ?

• Sortez des sentiers battus : Ne vous contentez pas de sujets que vous connaissez bien. Osez explorer des thèmes, des genres et des formats qui vous sont moins familiers. Vous pourriez par exemple écrire des poèmes, une scène de théâtre, une chanson… 
• Participez à des ateliers ou des groupes d’écriture : le fait de découvrir le travail d’autres écrivain·es peut vous inspirer et vous stimuler. En plus, vous recevrez des commentaires constructifs sur vos propres écrits. 
• Définissez des défis d’écriture personnels : Fixez-vous de petits objectifs ludiques, en trouvant des exercices d’écriture en ligne.

Voilà, vous connaissez désormais les 10 erreurs les plus fréquentes des auteur·ices débutant·es et la façon de les éviter.

N’hésitez pas à me dire en commentaire si quelque chose résonne particulièrement pour vous, ou bien si vous vous posez d’autres questions.

Bonne écriture !